Laurent Gerbert
Picasso et Braque ont révolutionné la peinture par la pratique des papiers collés sur la toile. Chez Laurent Gerbert, l’œuvre est conçue comme un collage à base de vieux journaux, papiers d’emballage, papiers de Thailande, papiers de riz, peaux de poissons.
Gerbert n’hésite pas dans certaines œuvres à introduire des fines lames de métaux qui accentuent la trame, du papier ou donne une force à des réalisations apparemment fragiles.
De l’entrelacs des froissements, des plissements, des veines opalescentes du papier de riz, de cette géologie secrète se dégage une forte poétique. La peinture à l’huile, la gouache, les bleus, l’éclat de la feuille d’or viennent parfois inscrire sur ces collages des figures, des plans de ville, des îles paradisiaques.
Sans jamais être figuratif, le travail de Gerbert ne cesse de convoquer des fantômes du passé, des survenants du futur, des présences, des voyages.
Le thème de la gémellité, du rapport au père apparait dans un collage intitulé l’Eclaireur, titre d’un très vieux quotidien dont le papier sert de support à cette projection du roman familial. Notons la justesse de l’encadrement qui n’écrase pas les collages et leur donne leur es pace de vie.
Mais Laurent Gerbert a depuis toujours travailler le cadre dans le contenant et depuis des années, il conceptualise des maisons bois qui grâce à sa capacité de se projeter dans l’espace, font le succès de ses constructions. De nombreuses maisons en structure bois sillonnent les Alpes Maritimes et le Var avec cette signature toute particulière de l’artiste architecte d’espaces innovants, conçus pour vivre bois.
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